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Une opération de fouille archéologique a été réalisée aux lieux-dits de Cherdon et Pisseratte, sur la commune de Guéret, à l’occasion du projet de construction d’un de pôle de gériatrie, à l’initiative du Centre Hospitalier de Guéret. Le site, installé sur un replat situé en bord du plateau de Guéret a révélé lors du diagnostic la présence de près de deux cents structures anthropiques avec des traces d’occupation datant de la fin de la Tène, de l’époque Gallo-romaine et du haut Moyen Âge. Le premier rapport d’investigation notait également la présence de vastes épandages de déchets métallurgiques. L’opération menée au printemps 2010 sous la direction scientifique de Christophe Colliou a permis de mettre en évidence un établissement rural du haut Moyen Âge et de confirmer la présence d’un site métallurgique de la même époque.
Parmi les 761 structures fouillées, 380 trous de poteaux ont été identifiés, vestiges de constructions sur poteaux de bois, dont neuf ont fait l’objet de proposition de reconstitution. Trois de ces bâtiments, associés à des foyers, pourraient correspondre à des ateliers de forges. On note également la présence de quatre cabanes excavées, 76 silos qui forment plusieurs aires d’ensilages, de nombreuses fosses aux fonctions incertaines et six épandages riches en artéfacts métallurgiques.
En l’absence de niveaux d’occupations conservés, il reste difficile de déterminer la fonction exacte de chacune de ces constructions (domestique, artisanale ou agricole). Plusieurs états ou réfections des bâtiments nuisent à une lecture évidente de l’organisation des trous de poteaux. La présence récurrente de céramique culinaire témoigne du caractère domestique du site à une époque. Les résultats de la fouille montrent que l’habitat semble se poursuivre sur les parcelles contiguës aux parcelles étudiées, notamment au sud-ouest de l’emprise.
La particularité du site tient à l’importante présence de déchets métallurgiques (scories, culots de forge, battitures, gromps) dont le poids a été évalué à quatre tonnes. L’étude menée sur ces différents artéfacts démontre que l’activité métallurgique menée sur les sites de Cherdon et Pisseratte se rapportait essentiellement à des opérations de post réduction. Du métal brut était importé d’un site de réduction, probablement fort proche, et transformé en objets. Le travail de métaux non ferreux a été relevé, mais cette activité est anecdotique face à l’exploitation du fer. Un travail important reste à faire sur le matériel lié à la métallurgie prélevé durant la fouille.
L’activité métallurgique correspond à la dernière phase d’occupation du site, les épandages métallurgiques recouvrant une partie des structures et bâtiments sur poteaux. L’étude du mobilier céramique et douze datations radiocarbone ont mis en évidence l’existence de deux phases d’occupation pour le haut Moyen Âge : une première relevant des VIIe-VIIIe siècles puis une seconde, marquée par l’implantation de l’activité métallurgique, entre la fin du VIIIe et le IXe siècle. Le mobilier céramique datant des périodes protohistoriques et antiques retrouvé dans plusieurs structures est essentiellement résiduel.
Publications :
COLLIOU C., 2013, Cherdon et Pisseratte (Gueret), un site majeur de production métallurgique du Haut Moyen Âge, in : Mémoires de la société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, T. 58, p. 89-133.
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