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La Renferme - Marigny-Brizay (Vienne)

La Renferme - Marigny-Brizay (Vienne)

Cadre Renferme
Située sur la future ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux (LGV SEA-COSEA), la fouille préventive a eu lieu entre juin et septembre 2012 sur le site de La Renferme à Marigny-Brizay. Ce fut une nouvelle fois l’occasion de fouiller une occupation médiévale mettant en relation des vestiges de surfaces et des souterrains ainsi qu’une occupation protohistorique très localisée mais très peu représentée.

L’occupation rurale et agricole mis en évidence sur le site, prend la forme d’enclos, limité par des fossés, intégrant principalement des silos. L’enclos le mieux conservé occupe une surface de 1800 m² au nord de l’emprise et intègre une aire d’ensilage regroupant une soixantaine de silos. C’est toujours dans cet enclos que des fonds de cabane très mal conservé, parfois associés à des foyers, démontrent qu’il s’agit d’un lieu de vie pérenne ou ponctuelle. Le sud de l’emprise est occupé par des structures fossoyées dispersées, une concentration de vestiges bâtis en dur et des silos situés à proximité d’un souterrain au sud-est de la zone de fouille. Les vestiges fossoyés démontrent que les structures en élévation étaient construites en matériaux périssables même si quelques fragments de murs ont été découverts sur une toute petite emprise. Les silos sont de formes homogènes, la cuve étant la plupart du temps piriforme à fond plat, les pierres de fermetures se trouvant même parfois dans les unités colmatant les silos.

Le substrat géologique constitué de sable et de molasse ne laissait pas présager la présence de vestiges souterrains suite au diagnostique et au démarrage de l’opération. En effet, la plupart des souterrains associés à des habitats connus dans la région ont été percés dans du calcaire. Cependant, six ensembles souterrains ont été fouillés et étudiés sur une emprise de 22000 m² environ. La fouille des puits, des accès, des galeries de circulations et des salles, couplée avec une étude minutieuse des traces d’outils permet de mieux comprendre les méthodes et les dynamiques de percement de ce genre de vestiges. A la Renferme, les techniques de percement mettent œuvre un outillage adapté, certainement emmanché, avec un fer pointu ou en forme de tranchant dont la largeur varie entre 2.5 cm et 5-6 cm.

Quatre souterrains sont circonscrits à l’intérieur de l’enclos occupant le nord de l’emprise, sans que ni les galeries, ni les salles ne se trouvent au-delà des fossés limitant cet enclos en surface. Leurs vocations sont plutôt associées à un usage de stockage et de refuge. Les salles et galeries ont des volumes importants. Elles sont accessibles à partir de puits de section carré mesurant de 2 m à 2,50 m de côté ou à partir de couloir d’accès. Des sondages ont notamment permis de découvrir qu’un puits à eau, percé depuis la surface, était également accessible depuis une salle souterraine.

Au nord de l’emprise et de l’enclos, une galerie abandonnée en cours de percement démontre que les salles et galeries sont percées à partir de puits étroits qui peuvent par la suite être utilisés pour l’aération où comme accès. Des niches à lampe régulièrement réparties permettent aux ouvriers de s’éclairer au fur et à mesure de l’avancement. Les fronts de taille démontrent que l’avancement est fait par passes successives de quelques centimètres dans le prolongement des galeries.

Au sud de l’emprise, un souterrain, percé à travers de la molasse et dont le plafond a disparu, a également fait l’objet d’une fouille dans son intégralité. Il est constitué d’une galerie donnant accès à des alcôves et une petite salle. Lors d’une seconde phase, un mur bâti en pierres sèches barrant le tiers inférieur de la galerie a été construit. Cet aménagement peut être interprété comme une structure de défense passive puisqu’il limite et rend moins aisé l’accès au réseau souterrain, l’aspect refuge étant ainsi clairement démontré lors de cette seconde phase. Bien après son abandon, le couloir d’entré est recoupé par une cellule semi-enterrée dans lequel se trouve un silo.

Le mobilier céramique recueillis ainsi que les datations absolues démontrent que le site était occupé au Moyen Age dès les VIIème et IXème siècles et entre les Xème et XIIIème siècles. Les souterrains sont eux utilisés dans une période comprise entre les Xème et XIIIème siècles. La céramique est principalement représentée par des pots de stockages. Des pointes de flèches, de lances et une faucille constituent le mobilier métallique découvert au moment de la fouille.  Des fragments d’objets en verre ont également été retrouvés dans le comblement d’un silo. Enfin, un récipient assemblé et fabriqué en bois de chênes a été retrouvé dans un puits à eaux. Son mode de fabrication et son épaisseur réfutent, à priori, l’hypothèse d’un seau. Le site parait être abandonné avant la fin du Moyen Âge, les occupants ayant déserté les lieux.

Date

1 août 2015

Categories

Archéologie préventive

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