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Saint-Genest-d'Ambière (Vienne)

Saint-Genest-d'Ambière (Vienne)

Cadre SGA


La fouille d’archéologie préventive réalisée sur le tracé de ligne LGV SEA à la hauteur de la commune de Saint Genest d’Ambière a été conduite en co-traitance par Arkemine et Oxford Archéologie. La fouille intervient suite à un diagnostic mené par Thierry Cornec (INRAP) en avril et mai 2010, qui a exploré un peu plus de 36 hectares traversant les communes de Thuré, Sossais et Saint-Genest-d'Ambière. La prescription de fouille portait sur une surface de 27 000 m² et concernait quatre sites, non contigus, mais très certainement contemporains, répartis sur un linéaire de 3 kilomètres sur un plateau vallonné. La surface respective de ces quatre sites est de 4 350 m² (L’Ecusseau), 8 800 m² (La Boutelaye), 4 200 m² (Les Huiliers) et 9 650 m² (La Baube).

L’étude commune de ces quatre sites a pour intérêt leur proximité géographique et leur contemporanéité. Tous attestent d’une occupation du Moyen Âge avec des datations comprises entre le Xe et le XIVe siècle. Deux secteurs, La Boutlaye et les Huillers, ont révélé la présence d'une occupation protohistorique.

L’Ecusseau

Une occupation médiévale probablement de courte durée a pu être mise en évidence. Seule une petite partie de ce site a pu être fouillée, principalement autour des accès aux souterrains, celui-ci se développant certainement au-delà de l’emprise de fouille.

Cette occupation plutôt à vocation agricole dont les zones de stockage s’organisent en surface dans un premier temps à proximité d’un réseau fossoyé, avec des silos, quelques trous de poteaux, se prolonge par une cave et des chambres de stockage souterraines.

L’opération archéologique a permis de poursuivre l’étude d’un vaste souterrain qui avait déjà fait l'objet d'une exploration préliminaire lors de sa découverte à la fin des années 1990. Des secteurs où le toit des espaces souterrains s’était effondré dessinent de multiples ramifications présentant des architectures variées, parfois au caractère défensif, et une chronologie complexe. Deux accès prennent la forme de couloirs avec des escaliers, un autre se présente sous la forme d’une cave, sorte de sas d’accès à différentes parties du souterrain. De même, la fouille des puits d’extraction démontre le savoir-faire mis en œuvre et la technicité des ouvriers travaillant au percement.

La Boutelaye

L’opération archéologique a permis de distinguer deux phases d’occupation distinctes.

Une première phase d’occupation datant de l’Âge du fer a pu être mise en évidence. Celle-ci concerne deux aires d’ensilage. Une première aire regroupe 5 à 6 silos et la seconde est constituée de 7 silos. Entre ces deux aires d’ensilage se situe une fosse de 20 m de diamètre environ, pouvant correspondre à une mardelle.

La seconde phase d’occupation attestée, et de loin la plus riche, correspond à une occupation médiévale (Xe – XIVe s.). Le site est probablement en lien avec une zone d’habitat ou de stockage. Il est organisé autour de plusieurs systèmes fossoyés fermés dont la fonction peut être de délimiter une zone, ou encore de fortifier le site. La quasi-totalité des structures médiévales observées sur le site se situe à l’intérieur de l’enclos délimité par ce fossé. Ainsi, la fouille a permis de découvrir 26 silos, ainsi que plusieurs fosses et trous de poteaux.

À l’intérieur de cet enclos se trouve un autre fossé, de plan quadrangulaire à angles arrondis, dont les dimensions ne laissent guère place au doute quant à sa fonction défensive. En effet, il est large de 4 à 7 m au niveau d’ouverture, et sa profondeur est de 4 à 5 m. Son profil « en V » est irrégulier, ses parois sont abruptes. Outre le réseau souterrain, l’espace délimité par le fossé « monumental » comprend un dernier système fossoyé quadrangulaire.

Ce fossé « monumental » a pour principale caractéristique de délimiter un aménagement souterrain. Celui-ci se compose d’escaliers creusés dans le calcaire altéré puis dans la roche calcaire, lesquels desservent un réseau de galeries et de salles voutées, composées de cavités aménagées et des aménagements défensifs.

Les Huillers

La première période d'occupation remonte à l'époque protohistorique. Cette occupation est caractérisée par la présence de nombreux silos éparpillés sur toute la zone. 

L'occupation médiévale s'organise autour d'un réseau souterrain et un enclos qui a subi  de nombreuses transformations. Cet enclos protège d'une part les accès aux souterrains et d'autre part un ensemble de fosses et de silos qui sont concentrés, pour la plupart, au sud. Un total de 11 silos se trouve à cet endroit et on peut imaginer qu'ils fonctionnaient en même temps que les souterrains. Pourtant, il y a peu de relations stratigraphiques qui nous permettent de déterminer le phasage exact de ces structures. Il existe également de nombreux fossés à l'extérieur de l'enclos.

Trois escaliers ainsi qu'un puits d'extraction ont été trouvés au centre de l'enclos, permettant l'accès aux souterrains. À l'extérieur de l'enclos, un deuxième puits d'extraction avec un accès à une salle souterraine a été découvert.

Les vestiges souterrains présentent des architectures similaires à ceux de la Boutelaye avec de multiples escaliers permettant d’accéder à des espaces principaux semi-enterrés et donnant accès à des salles périphériques. Certaine de ces cavités présentent des aménagements défensifs, notamment des chatières, très fréquents dans les souterrains dits « refuge » connus dans toute la région.

La Baube

L’opération archéologique a mis au jour des petites unités agricoles sous la forme d’enclos renfermant des aires d’ensilage. Il semble que ces vestiges se trouvent en périphérie d’un secteur d’habitat plus dense sur lequel se trouvait récemment une ferme en exploitation, aujourd’hui totalement disparue. Le mobilier archéologique atteste d’une occupation agricole du Bas Moyen Âge.

Le site est quadrillé par un réseau fossoyé délimitant un enclos principal quadrangulaire dans lequel se trouvent des structures de stockage de type silos, des puits et des escaliers donnant accès aux vestiges souterrains. À l’extérieur de cet enclos central, se trouve au nord-ouest une aire d’ensilage et au sud une concentration de trous de poteaux.

À la Baube, les souterrains sont plus modestes que sur les autres sites et sont accessibles par des escaliers donnant accès à des petites salles qui peuvent se prolonger en cavités refuges. Ce secteur se caractérise par la multiplicité de creusements originaux, comme une fosse rectangulaire profonde de 4 m, un puits à eau maçonné sur trois assises, une fosse triangulaire et un petit espace de stockage souterrain.

Cette importante fouille d'archéologie préventive permet d’appréhender un ensemble médiéval complexe associant des lieux de pouvoir et d’habitat, des unités agricoles et des réseaux souterrains aux architectures variées associés à des fonctions multiples. Cette étude apporte de plus amples connaissances sur l’organisation du territoire de Saint-Genest-d’Ambière, situé depuis le début du Xe siècle dans la vicomté de Châtellerault. La post-fouille en cours aura à définir le statut de chacun de ces sites et à appréhender leur évolution.

Date

1 août 2015

Categories

Archéologie préventive

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